Ouverture d'esprit
Combien de fois je me suis surprise à penser que le plus pitoyable des défauts est d'avoir un esprit étriqué.
Je me demande encore comment certaines personnes peuvent réellement penser ce qu'elles pensent, sans l'ombre d'un doute, sans ciller, alors qu'à mon oreille leurs dires me semblent si faux, si limités.
Comment peuvent-ils garder une certaine crédibilité ? Une estime d'eux-mêmes ?
Une apparence, un acte, un défaut, un mot déplacé, et ça y est ! Nous sommes catalogués.
Ils s'approprient une "morale" parfaite, une "morale" à eux, modulée par ce qui les conforte au plus haut point.
Pourquoi se donner tant de mal pour connaître le monde, si au final les gens ne s'en donnent pas pour tenter de vous connaître ?
Pourquoi tenter de se faire bien voir si au final, les gens vous rejettent pour une différence, un acte, un défaut, un mot de trop...
On n'a rien sans rien.
(...)
A-t-on le droit d'insulter quelqu'un ?
Bien sûr que non.
Nous le faisons, pourtant...
Personne n'a le droit de juger quelqu'un, n'a le droit de cataloguer quelqu'un.
(...)
L'origine de ces maux est la même : l'étroitesse d'eprit.
Nous créons des organisations de défense des droits des individus.
Mais nous n'avons pas ciblé ce problème, car les victimes de l'étroitesse d'esprit peuvent être n'importe qui, et elles ne peuvent pas être réduites au cadre d'une organisation.
Même la société est adepte du manichéisme.
"Ce qui n'est pas bon est forcément mauvais."
"Si tu n'es pas avec moi tu es contre moi"
"Ange ou Démon"...
Combien d'esprits sont sans le savoir, modelés par ce mode de pensée restreinte, et ô combien stupide ?
Doit-on subir encore la "morale" des émissions de télé, les critiques des bornés ?
(...)
Dans sa tête, ce que le borné pense est forcément LA vérité, et ce que l'autre pense est forcément moins digne d'intérêt que sa personne.
Au final, ces bornés seraient d'égocentriques frustrés ?
Ou bien s'adonnent-ils à penser que leur expérience les amène à faire de meilleurs choix que d'autres gens plus jeunes, moins expérimentés...
Ainsi serait de l'étroitesse d'esprit de parents trop attentionnés, trop envahissants ; ils conditionneraient la vie de leurs enfants en fonction de la leur, de leurs expériences, de leurs raisonnements, sans jamais se mettre à la place de leur progéniture...
En bref, comment leur faire prendre conscience de leurs défauts s'ils croient les connaître assez pour les corriger, alors qu'ils persistent aux yeux des autres ?
Les vieilles personnes seraient donc les pires bornés jamais répertoriés dans ce monde...
Il est souvent trop tard même si on y parvient car à un certain âge, on fini de se remettre en question.
J'en suis menée à penser que les étroits d'esprits sont souvent des personnes qui, sûrs de leur personnalité, en viennent à ne plus douter de leurs dires ; ainsi ils ne s'aperçoient pas, après de nombreuses années sans remise en question, qu'ils ont régressé à un stade primaire : celui de la peur de la différence, et ce, sous toutes formes que ce soit.